Cheveux Blancs, Thérapie Capillaire #2

Voilà plus d’un mois que j’ai fait le pari fou d’assumer capillairement qui j’étais, c’est-à-dire une fille aux cheveux blancs, La bonne blague !

Si cela vous intéresse, voilà à quoi ressemble ma misérable vie depuis :
• je me regarde dans un miroir chaque fois que je peux mais en déteste le reflet. La laideur est aussi fascinante que la beauté mais ne me fait pas le même effet à l’égo, n’en déplaise à Narcisse.
• Conséquence (malheureuse pour le militantisme) : je mets plus de rouge à lèvres (une bombe, une tuerie : le YSL Pur Rouge Couture The Mats n°211)
• Je trouve que j’ai pris du bide. Certainement l’effet, “je trouve tout moche en moi”
• Je mets du vernis plus souvent. A défaut d’avoir une jolie tête, j’essaie d’avoir de jolies mains. J’ai découvert le Miami Beet de OPI et rêve depuis d’avoir plus que 2 mains et 2 pieds.
• Je fais des statistiques dans tous les endroits que je visite : “90% de cheveux colorés”, “99% des femmes avec cheveux blancs ont plus de 55 ans”, “99,9% de mes amies font des couleurs”. Etc.
• Je me mets à rêver de cheveux longs, bouclés et brillants. Nous désirons toujours ce que nous n’avons pas. N’est-ce pas?
• Je mesure mes cheveux. Et je me lance dans des calculs de probabilité pour savoir quand le supplice sera terminé.
• Je m’imagine en robe de gala (j’ai toujours pensé que j’avais une vie mondaine, regorge de robes cocktail et de stilettos importables) et je me dis que les cheveux blancs, ça ne va avec rien.
• Je passe mon temps sur google à la recherche de femmes jeunes (enfin de mon âge quoi) qui assume leurs cheveux blancs. La journaliste Sarah Harris du Vogue British (en photo) est à honorer.
• Je voue une adoration adulescente à Sophie Fontanel. Déesse de la liberté. Incarnation de la féminité. Saluons Sophie. Héra, Amen.

Ce que cela dit de moi ?
• Je suis une poule mouillée.
• Le regard des autres m’importe (un peu).
• Je suis une énième victime des diktats beauté de la société dans laquelle je vis.
Et pourtant, comme j’ai la tête dure et que j’ai une résistance digne de Jean Moulin, je tiens bon. Je ne craque pas. Principalement, grâce à mon amoureux, je dois l’avouer, qui lorgne, l’œil lubrique, sur mes racines.
Voilà, comment 1,75 cm de naturel pourrissent ma vie depuis plus d’1 mois. Et m’emplissent encore de doutes. J’ai hâte que la transition s’achève et découvrir enfin mon visage définitif.

Les AUTRES quant à eux (je veux dire les gens, mon environnement, mes collègues, mes copines, etc…) me confortent dans mes doutes. Je partagerai ici très bientôt quelques remarques acides (et révoltantes) qui titillent mon esprit rebelle et renforcent ma persévérance.

La suite très bientôt.